Le régime crétois vient à la rescousse des organismes épuisés et dysfonctionnels depuis des siècles. Un retour aux sources qui lutte efficacement contre l’inflammation chronique et permet au corps de retrouver son immunité.
Fatigue, problèmes digestifs, douleurs articulaires, migraines, éruptions cutanées… Ces maux peuvent faire partie de votre quotidien, que ce soit de façon soutenue ou ponctuelle et ainsi miner votre énergie comme votre moral. Et si tout cela partait du ventre ? Peut-être avez-vous déjà entendu la phrase « le ventre est notre deuxième cerveau ». En réalité, c’est surtout notre intestin qui est aux manettes de notre immunité et de tous les troubles qui peuvent en découler. Or, face à un quotidien toujours plus stressant et une alimentation moderne pauvre en nutriments, il lui en faut peu pour cesser de fonctionner correctement.
Le ventre est notre deuxième cerveau
Sa flore amoindrie peut se déséquilibrer, créant en conséquence une dysbiose entre bonnes et mauvaises bactéries, ses parois deviennent poreuses et finissent par laisser passer micro-organisme pathogènes et molécules non complètement digérées. En résultent alors des inflammations localisées qui s’étendent ensuite à d’autres tissus, menant à des réactions immunitaires plus importantes et surtout, qui s’installent sur la durée pour devenir chroniques. Retrouver de la vitalité passe donc par l’assiette avant tout et par prendre soin de notre côlon, à titre préventif dès le plus jeune âge, et curatif lorsque les problèmes se sont installés. Adopter un régime proche de l’alimentation méditerranéenne est alors tout indiqué pour diminuer cet état inflammatoire et renforcer notre immunité, selon les spécialistes.
Rééquilibrer les apports d’acides gras
« Dans nos pays industrialisés, nous consommons en excès les oméga 6. Or, il est prouvé que le rapport élevé entre les oméga 6 et les oméga 3 dans l’alimentation occidentale engendre la production de molécules pro-inflammatoires », explique Damien Galtier, diététicien, dans son livre de recettes anti-inflammatoires. On estime qu’il est de 15 à 30 oméga 6 pour 1 oméga 3, alors qu’il devrait être idéalement de 1 à 4 pour 1. La richesse de la cuisine méditerranéenne en poissons gras, excellentes sources d’oméga 3, fait notamment sa force et sa réputation.
Un régime alimentaire sain repose sur la consommation de produits frais, de saison, issus de productions locales
Toutefois, le poisson n’est pas le seul produit à faire la renommée du régime crétois. Ses plats généreusement arrosés d’huile d’olive pourraient bien eux aussi procurer des bienfaits insoupçonnés, comme le souligne le nutritionniste Raphaël Perez : « L’alimentation méditerranéenne, riche en acides gras mono-insaturés, présente en quantité dans l’huile d’olive, est associée à une régulation de l’activité des cellules du système immunitaire, qui sont naturellement impliquées dans les événements inflammatoires. » Mais une alimentation saine et curative ne se limite pas à cela selon lui. « Un régime alimentaire sain repose sur la consommation de produits frais, de saison, issus de productions locales « .
Eviter les produits transformés
Le régime crétois repose principalement sur une grande consommation de fruits et légumes frais, présents à tous les repas et ce quelle que soit la saison. Nos repas modernes en manquent cruellement, entre le manque de temps et la fatigue, nous privant ainsi de précieux minéraux destinés à renforcer notre immunité. Comme le rappelle Raphaël Perez : « Toutes les réactions chimiques de notre corps se réalisent grâce aux vitamines et aux sels minéraux. En situation de carence, l’organisme fonctionne au ralenti et des maladies apparaissent. »
Pire, nous tendons à remplacer nos produits frais par des préparations industrielles dépourvues de nutriments mais enrichies en additifs toxiques : conservateurs, exhausteurs, graisses hydrogénées, sucres raffinés… Autant de molécules lesquelles notre organisme n’est pas préparé à la consommation et qui l’agressent continuellement, accentuant l’état inflammatoire.
Le régime crétois préconise dès lors une consommation limitée de sucre raffiné
Limiter les produits laitiers
Les produits laitiers ont tendance à fortement acidifier le corps, épuisant ses réserves de minéraux, en plus d’être indigestes pour une majorité d’adultes. L’intestin, sollicité à outrance, en devient, à défaut d’une intolérance complète, progressivement récalcitrant. Le régime crétois limite en conséquence leur consommation, privilégiant le lait de brebis et de chèvre, plus adaptés à notre organisme (mais en restant aussi dans des quantités raisonnables) que le lait de vache.
Choisir des sucres utiles
Le sucre raffiné s’est inséré dans nos modes de vie, envahissant nos assiettes tout au long de la journée, tantôt flagrant, tantôt insidieux et explosant notre quota journalier. On sait désormais que l’impact du sucre sur l’index glycémique des aliments est également un facteur majeur d’inflammation. « Plus l’IG d’un aliment est élevé, plus il fait grimper rapidement le taux de sucre dans le sang, provoquant une réaction de l’organisme qui a tendance à le perturber dans sa réaction métabolique, à déstabiliser sa régulation du poids corporel et, surtout, à diminuer ses défenses immunitaires. Ainsi, plus l’IG est élevé, plus cet aliment aurait tendance à faire grossir, mais aussi à favoriser l’inflammation chronique », l’explique Damien Galtier.
Le régime crétois préconise dès lors une consommation limitée de sucre raffiné, mais en revanche une consommation généreuse de céréales complètes. D’après le régime hypotoxique du docteur Seignalet, (phrase enlevée sur la référence car contesté aussi..) le blé et le maïs sont à éviter tant que possible : ce sont là les deux céréales ayant connu le plus de modifications par l’Homme au fil des siècles. Riz, sarrasin, orge ou encore millet sont les plus indiqués pour une digestion optimale sans agresser l’organisme. Proche de nos ancêtres et promouvant une alimentation brute, tirée de la nature, le régime crétois traverse les siècles en faisant toujours plus d’adeptes par ses vertus comme son accessibilité. Tant et si bien qu’il compte désormais parmi les « zones bleues » du monde, zones géographiques répertoriant les plus hauts taux de centenaires.
Par Sophie Vande Kherkove
Nos sources :
« L’alimentation ou la troisième médecine », Jean Seignalet, Editions du Rocher, 2012.
« Inflammation chronique de l’organisme : la comprendre et la gérer », Jacques Fontaine, Editions jouvence, 2017
« Mes recettes anti-inflammatoires », Damien Galtier, Ixelles Editions, 2011
« L’authentique régime crétois : Trésors de santé », Raphaël Perez, Editions Lanore, 2013
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