Fermez les yeux et relâchez les muscles oculaires. Bien assis sur une chaise, la colonne vertébrale étirée, les épaules relâchées, posez vos deux pieds au sol.
• Orientez votre attention vers votre pied droit. Imaginez que vous dessinez une empreinte au sol, que vous élargissez son volume. Écoutez la vie qui circule dans votre pied pendant une minute.
• Comparez cette perception avec l’autre pied. Sentez-vous le premier pied plus enfoncé dans le sol ? plus volumineux ? plus vivant ? Que se passe-t-il lorsque vous vous concentrez sur un endroit du corps ?
• Glissez votre attention de la même manière dans le pied gauche. Apprenez à passer de « l’huile de présence » dans cet endroit précis, juste une minute.
• À présent, accueillez vos deux pieds. Vous passez d’une attention émissive (je vais vers mon pied) à une attention réceptive (j’accueille ce qui est), dix minutes.
• Bien centré, vous êtes ici dans le non-choix. Ni le droit ni le gauche, vous recevez ensemble vos deux pieds, sans vous laisser embarquer vers l’un ou vers l’autre. Vous êtes alors en prise-terre. Votre mental se vide naturellement, vous vous recentrez en douceur. Vous n’avez plus à choisir, vous êtes au cœur du paradoxe, au-delà du conflit. Telle une pièce de monnaie posée sur la tranche, ni pile ni face, vous vous tenez attentif, en équilibre, en conscience des deux facettes. Tout est vrai, même son contraire.
Cette pratique a pour but de vous faire « redescendre » à l’endroit même où la méditation peut enfin prendre place. Désencombré, recentré, vous créez un espace où les opposés se réconcilient. À pratiquer avant de régler un problème – et bien sûr lorsque vous cogitez trop ! –, pour reprendre pied au cœur des cogitations quotidiennes.
Par Jacques Dechance, spécialiste en prévention santé, auteur, consultant en qualité de vie au travail.