Se ménager du temps, aménager un espace dédié, lâcher prise. Les conseils de Marie-Laurence Cattoire, méditante active depuis 13 ans, pour faire de la méditation une pratique quotidienne.
J’ai retrouvé un rapport plus simple aux choses, un regard un peu plus clair sur ce qui importe dans ma vie, », tel est le constat de Marie-Laurence Cattoire qui pratique la méditation depuis 13 ans.
Elle est l’auteure d’un guide d’initiation intitulé « La méditation, c’est malin ! » aux Editions Leduc.s. Nous lui avons demandé ce qu’elle retire de cette pratique et comment l’intégration de la méditation à son quotidien contribue à faire d’elle une femme plus épanouie, une mère plus confiante et une femme d’affaires plus organisée.
Franchir le pas
C’est au cours d’un stage d’initiation intensif que Marie-Laurence Cattoire a découvert la pratique de la méditation. Cette expérience de prime abord intimidante par sa rigueur et son intensité s’est avérée libératrice, pour devenir un réel besoin qui a vite pris place dans son quotidien.
De nos jours, tout le monde sait à peu près ce qu’est la méditation malgré quelques idées fausses qui persistent, explique-t-elle. Beaucoup sont persuadés de ses effets bénéfiques mais se demandent concrètement comment s’y mettre.
En effet, nous sommes nombreux à tenter l’expérience, par le biais d’applications mobiles ou de stages d’initiation. Mais la difficulté se cache dans la constance.
Pour que cette pratique s’ancre, il faut qu’elle ait du sens. Pour cela, il faut une vraie transmission. Les livres et applications peuvent donner un avant-goût mais ce n’est pas suffisant car cela ne donnera jamais le cœur de ce qu’est la méditation.
Explorer, persévérer et prendre réellement conscience que tout est dans le présent sont les clés d’une pratique qui dure.
Organiser sa pratique
Le premier problème, c’est le temps. Moi qui suis à la fois femme d’affaires et mère de trois enfants, j’en sais quelque chose, confie-t-elle.
Alors, comment concilier les deux et intégrer en plus une pratique de méditation quotidienne ? Réponse de notre spécialiste : il faut mettre en place des réflexes simples, qui permettent d’intégrer la méditation très facilement à son agenda, par exemple en se levant plus tôt, lorsque conjoint et enfants sont encore endormis.
Deuxième contrainte : l’espace
Je conseille souvent de prendre le temps de choisir et d’aménager un espace à soi pour le rendre agréable.
Faites le choix d’un lieu propice et lumineux et créez un environnement qui insuffle le vent de la pratique à sa simple vue. Nul besoin d’une pièce entière ou de matériel sophistiqué, un simple coussin adapté fera l’affaire, éventuellement complété d’un tapis et d’un réhausseur si nécessaire.
Et enfin, le temps
La durée des sessions peut varier de 10 à 40 minutes. Mais veillez à établir une durée avant de commencer sans y déroger ensuite.
Méditer, c’est aussi apprendre progressivement à composer avec son environnement et s’ouvrir au monde : « Apprendre à danser avec. » Votre maison est pleine de bruits d’enfants, de rires d’adultes, remplie des bruits du quotidien ? Cela ne sera pas un frein à la méditation, bien au contraire : il faut savoir accepter et noter les bruits environnants.
Les bruits du quotidien font partie de moments qui peuvent nous ramener au présent lorsque nous sommes partis dans nos pensées sans nous en rendre compte, précise-t-elle. Une porte qui claque, quelqu’un qui tousse… Plus on pratique, plus on utilise ces facteurs extérieurs. Ce qui peut paraître dérangeant nous aide au final à mieux revenir au présent.
Constater les bienfaits sur son quotidien
Avec la méditation on apprend à cultiver la présence réelle et concrète : ainsi j’ai compris qu’il n’y a pas grand-chose à faire pour calmer un enfant qui pleure ou un client mécontent, il y a juste à être là », insiste Marie-Laurence Cattoire.
La méditation nous permet d’identifier nos émotions et de nous en détacher, de placer un peu de distance entre elles et nous, plutôt que de nous plonger en état de stress et nous pousser à nous fermer. « En tant que mère, je tenais à toujours tout résoudre avec mes enfants, les consoler s’ils étaient tristes, aller voir la maîtresse s’il y avait un souci à l’école… En étant méditante, j’ai compris que ce dont ils ont besoin, c’est simplement de présence, sans rien dire, sans rien à résoudre. »
Dans un monde hyper connecté, où notre mental est constamment sollicité, savoir reposer son esprit peut bénéficier à tous, quel que soit l’âge. Méditer apprend également à relativiser la notion d’ennui. « On voudrait que nos enfants ne s’ennuient jamais. Pourtant, ils ne réclament pas forcément d’être constamment occupés. S’offrir du temps pour soi, c’est agréable aussi. » Par extension, la pression que l’on peut se mettre en tant que parent s’en trouve grandement allégée car on crée plus d’espace et de temps pour chacun.
D’un point de vue professionnel, la méditation induit une relation sereine au temps et contribue à des journées plus efficaces et plus paisibles.
Je fais beaucoup plus de choses qu’avant, constate Marie-Laurence Cattoire. Je travaille plus vite et je vais à l’essentiel. Je sais mieux comment me dégager du temps. Un temps qui me permet de libérer ma créativité.
Travailler sur l’instant présent est un exercice de tous les jours qui se pratique particulièrement bien en réunion.
Plutôt de constater que je m’ennuie, être de plus en plus déconnectée et chercher à m’échapper, je fais l’inverse. Si je m’ennuie vraiment, je vais faire un effort supplémentaire pour rester présente, observer les gens, leur disposition, leurs rapports et m’intéresser à ce qui se passe .
Accroître sa présence plutôt que de fuir et appréhender la vie sous un regard plus éclairé, c’est une des belles leçons de la méditation.
Par Sophie Vande Kerkhove
Notre spécialiste : Marie-Laurence Cattoire dirige une agence de relations media qu’elle a fondée. Elle transmet la méditation bénévolement dans le cadre de l’École occidentale de méditation. Elle est l’auteur de plusieurs ouvrages dont « Vive la méditation », 2017, Leduc.s éditions.
Son blog : meditation-et-action.com
Nos sources :
« La méditation, c’est malin ! », Marie-Laurence Cattoire, Editions Leduc.s, 2014