Vraies et fausses allergies, distinction entre allergie, intolérance, intoxication et hypersensibilité

Le terme d’allergie, d’étymologie grecque – allos, autre, et ergon, réaction – a été créé en 1906 par un pédiatre autrichien, Clemens von Pirquet, pour désigner les réactions anormales des enfants qu’il vaccinait. Par extension, ce terme a peu à peu désigné dans le langage courant toute réaction anormale et excessive de l’organisme à une substance étrangère. Mais, d’un point de vue strictement médical, l’allergie désigne des manifestations exclusivement liées à un mécanisme immunologique. Pour toutes les autres, on parle de fausse allergie.

Ces fausses allergies regroupent :

  • Des intoxications à l’histamine, par ingestion d’aliments en recelant de manière excessive (poissons mal conservés) ou qui en favorisent la libération dans l’organisme (fraise, chocolat, vin, champagne, charcuteries, conserves d’anchois et de harengs, figues, raisins…). Ces intoxications peuvent toucher tout le monde, mais sont transitoires et n’évoluent pas vers l’allergie.
  • Des intolérances liées à un déficit enzymatique comme l’intolérance à l’alcool, au lactose ou aux FODMAPs (Fermentescible Oligosaccharides, Disachharides, Monosaccharides And Polyols), des sucres ou édulcorants fermentescibles. Ces intolérances sont d’origine génétique et plus fréquentes dans certaines populations. Apprenez à les distinguer dans le dossier du magazine.

 

  Le cas particulier du gluten

  • L’intolérance au gluten est une maladie auto-immune chronique d’origine génétique relativement rare et qui peut être héréditaire : la maladie cœliaque. L’organisme produit l’enzyme capable de digérer le gluten (la transglutaminase), mais, dans le même temps, des auto-anticorps le détruisent.
  • L’hypersensibilité au gluten, dite « non cœliaque », concerne les personnes qui se trouvent mieux avec une alimentation sans gluten. Mais elle n’aurait rien à voir avec le gluten : on suspecte plutôt une intolérance à certains fructanes (des sucres de type FODMAPs) ou encore à la protéine ATI, inhibitrice de l’amylase-trypsine, l’enzyme digestive qui nous permet de digérer l’amidon. Un composant de défense que produit le grain de blé… qui n’a pas envie d’être mangé !

Clara Delpas, journaliste